Itinérance AFV n°6 - 06/2017
Jeudi 29 juin 2017
Le parcours
Voir le parcours sur OpenRunner
Le récit
Nous avons bien dormi à l'abri dans la salle commune du camping de Laroquebrou. Il ne pleut pas ce qui facilite le chargement des vélos. Le temps est très couvert et le ciel menaçant. Le gérant du camping vient assister à notre départ. A peine partis, la pluie se met à tomber bien fort. Nous rejoignons la route puis descendons jusqu'au village où nous nous arrêtons au supermarché. Nous nous abritons près des chariots pendant que Serge va faire des courses. Lorsque nous repartons, la pluie se calme un peu, mais elle reprend aussi fort dès que nous avons quitté Laroquebrou pour entamer la montée sur le plateau. La côte n'est pas difficile et elle est suivie d'une partie plus ou moins plate avant de se remettre à monter. La pluie ne nous quitte plus et il faut faire avec. Nous arrivons à la Croix-de-Bonnet où nous prenons la D1120 sur un peu plus de trois kilomètres. Il y a de la circulation, mais la route est large et globalement en descente. En peu de temps, nous retrouvons une petite route qui mène à Goulles. Après un parcours facile, nous nous arrêtons devant le restaurant de Goulles pour prendre le café. C'est alors que Serge constate que son assistance ne fonctionne plus. De l'eau est entrée dans les connexions. Il réussira à les sécher au briquet pendant que nous nous réchauffons au bar. A une heure près, on aurait pu rester là pour déjeuner. Le chef nous promettait un aligot. Mais les impératifs de l'étape nous ont obligé à repartir dès que la panne de Serge a été résolue.
Si la pluie a un peu diminué pendant notre pause à Goulles, dès que nous repartons, elle redouble d'intensité. Nous renonçons à l'excursion vers les tours de Carbonnières, un aller-retour avec un fort dénivelé. Nous quittons Goulles en passant devant une très belle grange à entrée latérale formant pigeonnier. La suite est une belle descente dans la vallée de la Maronne, un peu gâchée par la pluie. En bas, les tours de Merle trônent sur un éperon rocheux que contourne la rivière. C'est un ensemble de maisons fortes formant un castrum (place fortifiée) des XIIe et XVe siècles dont il ne reste que des vestiges : les piles ruinées de la maison de la garde du pont, l'emplacement du pont-levis de Veilhan, la tour de Noailles et la tour de Pestel. La maison de Fulcon de Merle est attestée en 1365 et il subsiste les emplacements de la maison dite de Veilhan et de la seconde chapelle Sainte-Anne bâtie en 1674, ainsi que les vestiges des tours donnés comme étant celles du commandeur de Saint-Léger, du prieur de Saint-Léger et de Saint-Bauzire. La route contourne les ruines après avoir traversé la Maronne et nous pouvons les voir sur toutes leurs faces. Dans la descente, alors qu'il avait mis son assistance en régénération, Serge réalise qu'elle est de nouveau en panne. Il faut dire que le déluge que nous avons essuyé n'a pas dû arranger les choses. Il se voit obligé de grimper la côte suivante à la force unique des mollets.
Après nous être extraits de la vallée de la Maronne, nous arrivons à Saint-Cirgues-la-Loutre pour la pause déjeuner alors que la pluie se calme. Et même quelques coins de ciel bleu apparaissent. Nous nous installons sur la place de l'église Saint-Cyr-Sainte-Julitte au clocher-peigne comportant quatre cloches et dont le porche muni de deux bancs latéraux en pierre nous servira d'abri en cas d'averse. A l'intérieur, où la température est bien plus clémente qu'au dehors grâce aux pierres chauffées par les fortes chaleurs de la semaine dernière, nous découvrons quelques petits trésors : un sarcophage mérovingien avec sa loge céphalique (X - XIIe siècles) et une ancienne croix médiévale. Il y a aussi une statue de Jeanne d'Arc. Il y a également un souterrain découvert lors de l'électrification du bourg en 1933 dont l'entrée principale, située sans doute sous les maisons en face de l'église, n'a pas été découverte. Il servait autrefois au stockage de la nourriture et éventuellement d'abri. Son entrée, située sous le parking de l'église, est fermée et nous n'avons pas pu le visiter. Le nom du village est issu d'une légende liée à la construction de l'église il y a plus de cinq siècles. Après que nous soyons repartis, une averse, heureusement de courte durée, nous oblige à nous abriter sous les arbres.
Nous avons droit à une belle montée, suivie d'une belle descente. Vu qu'il ne pleut plus, nous faisons une pause photo à Soult où de superbes hortensias d'un bleu éclatant donnent un petit air de Bretagne au restaurant local sis dans une belle bâtisse en pierre. Nous faisons aussi une photo du groupe devant l'église. Après avoir descendu un peu, nous remontons encore, mais la pente est moins forte. Après Le Vert, nous rejoignons la route de Saint-Privat à Argentat. Il y a un peu de circulation et quelques poids-lourds, mais la route est large et le revêtement lisse. Un peu plus d'un kilomètre plus loin, alors qu'une violente averse nous tombe sur la tête, nous nous abritons sous les arbres au début de la route qui mène à Servières-le-Château. Le ciel s'est bien couvert et l'amélioration n'est pas pour ce soir. Nous repartons dans une relative accalmie, mais la pluie ne cessera pas jusqu'à notre arrivée au camping. La belle descente qui mène à Servières-le-Château ne sera pas appréciée à sa juste valeur et nous ne prendrons pas le temps de visiter le village. Nous filons directement au camping du lac de Feyt où nous sommes bien contents de trouver un bungalow disponible pour faire sécher nos affaires. L'accueil est très sympa et nous pouvons mettre nos trikes et nos remorques à l'abri dans le local qui sert d'atelier pour l'entretien du camping. Nous avons parcouru 43 km aujourd'hui.
Vendredi 30 juin 2017
Le parcours prévu
Voir le parcours sur OpenRunner
Le récit
La météo annonce un temps exécrable aujourd'hui. Nous avons changé nos plans pour rester une nuit de plus dans le bungalow du camping du lac de Feyt. Vu que le parcours du jour est constitué en grande partie d'une boucle qui revient vers Servières-le-Château, nous décidons de rajouter les 13 km restants jusqu'à Auriac pour le lendemain sachant qu'il sont en pente douce montante et qu'ils ne poseront pas de difficultés. Martine décide de rester au bungalow pour une journée de repos et Serge préfère prendre le temps de revoir les connexions de son assistance électrique en profitant de l'atelier du camping et de l'aide de son très sympathique factotum. Finalement Jean-Pierre et moi décidons d'affronter l'humidité permanente et de réaliser la boucle jusqu'à Argentat. Nous voyagerons léger, n'ayant que le strict nécessaire pour ramener les courses que nous ferons à Argentat. Nous partons sous une pluie battante et reprenons la route par laquelle nous sommes arrivés hier. La température n'affiche guère plus de 10°C, soit 20°C de moins que le premier jour. Arrivés à Servières-le-Château, nous réalisons que nous nous sommes trompés. Après le barrage de Glane de Servières, nous aurions dû prendre à droite la route qui mène au barrage du Chastang. Ce n'est pas très grave, nous n'aurons fait qu'un kilomètre et demi de plus que prévu. Nous faisons demi-tour après avoir jeté un coup d'oeil au château de Servières et nous sommes bientôt dans la grande descente qui mène au barrage. Nous faisons une pause pour photographier le château entre les arbres avant de replonger en direction du fond de la vallée de la Dordogne.
Après une descente prudente - la route détrempée est bien glissante - nous arrivons au barrage. L'usine-barrage du Chastang a été construite entre 1947 et 1952. L'usine hydro-électrique, d'une puissance installée de 290 MW, a été mise en service en 1951. Ce barrage poids-voûte qui retient les eaux de la Dordogne, est en béton et repose sur des fondations de granit. Sous un ciel bas et gris, avec une pluie ininterrompue, la vallée est assez sinistre, le vert foncé des arbres renforçant la noirceur du paysage. Le barrage lui aussi est sombre, le béton prenant une couleur noirâtre lorsqu'il est mouillé. L'appareil photo est sorti le moins possible et nous ne traînons pas longtemps avant de reprendre la route. Nous achevons la descente pour arriver au pied du barrage, puis nous prenons la route qui suit la rive gauche des gorges de la Dordogne. Le revêtement est déplorable et nous sommes bien secoués, d'autant que, vu la météo, le rythme est bien soutenu. Nous passons Glény sans nous arrêter pour voir la chapelle du XIIe siècle. En peu de temps, nous passons Grafeuille puis nous apercevons le camping et le château du Gibanel sur l'autre rive. Il n'y a pas grand monde. Juste après, nous nous arrêtons le temps d'une photo devant le barrage du Sablier à l'entrée d'Argentat.
Nous passons devant les usines, puis nous prenons à droite vers le centre ville. Nous passons sur le pont sur la Dordogne, puis nous prenons à droite afin de rejoindre les quais. Il pleut toujours, mais les nuages se déchirent laissant apparaître un semblant de ciel bleu très localisé. Les quais sont pavés de galets qui nous secouent bien, mais le paysage est bien agréable. Des restaurants ont installé leurs tables le long du quai, mais la pluie a fait fuir les touristes. Au bout du quai, une forte pente caillouteuse nous fait remonter dans la ville. Heureusement elle est courte, mais Jean-Pierre devra s'y prendre à deux fois pour arriver à monter. Nous allons faire les courses au supermarché alors que le soleil fait une apparition timide. Lorsque nous ressortons, le temps s'est à nouveau couvert et il recommence à pleuvoir. Nous passons dans les petites ruelles de la ville. Les maisons sont jolies mais ça n'a pas le charme qu'on peut y trouver sous le soleil. Finalement, nous repassons le pont sur la Dordogne puis nous prenons la route de Saint-Privat qui monte régulièrement et au revêtement bien lisse. Après un parcours sans histoire, nous retrouvons la route de Servières-le-Château que nous avions prise hier soir et nous rentrons au camping pour l'heure du déjeuner, non sans avoir pris le temps de faire une photo au barrage de Glane de Servières qui retient l'eau du lac de Feyt. Nous avons parcouru près de 40 km dans la matinée. L'après-midi se passera en farniente et activités diverses à écouter la pluie tambouriner sur le toit du bungalow.