Cap Nord - 4->7/2010
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Etape 75 : Lundi 28 juin
Sézanne (51) - Saint-Hilaire-les-Andrésis (45)
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Ce matin, je ne croise que la personne qui fait le nettoyage des sanitaires. Le camping est endormi. Je veux profiter des rares heures fraîches de la journée pour avancer un peu sans souffrir de la chaleur. Aujourd'hui elle s'annonce au moins aussi forte qu'hier.
Je traverse la petite ville de Sézanne qui s'éveille lentement. La route grimpe dans la forêt puis elle passe d'une colline à l'autre. Dès qu'on est en haut, il y a davantage de cultures. On est encore dans le domaine du champagne et les coteaux sont en grande partie couverts de vignes. Je m'attendais à être sur une route peu fréquentée, mais jusqu'à Nogent-sur-Seine, il y a régulièrement des poids lourds. Dans la descente avant Villenauxe-la-Grande, je bats mon record de vitesse en atteignant 74,7 km/h. Il faut dire que la pente était très forte avec la ville en bas. Heureusement, mes freins à tambour sont très efficaces et je peux maîtriser la situation. La seule contrainte, c'est que le revêtement soit correct pour assurer une bonne maîtrise de la trajectoire.
Juste avant d'arriver à Nogent-sur-Seine, je m'arrête en haut d'une pente pour faire une photo des aéroréfrigérants de la centrale électro-nucléaire qui dépassent des collines. Malheureusement, j'ai le soleil en face et la photo ne donnera rien. Je renonce. Au moment de repartir, un joggeur qui arrivait en sens inverse traverse la route pour venir me parler. Il s'entraîne pour un marathon et a déjà fait celui de New-York. Je lui laisse ma carte et il me souhaite un bon retour, puis nous repartons chacun dans notre sens.
A Nogent-sur-Seine, je m'arrête faire des courses pour garnir la cuisine, puis je quitte la ville par des petites routes sans circulation. Comme hier, le soleil tape de plus en plus. Heureusement, de temps en temps, un petit nuage fait un peu d'ombre. Je m'arrête près d'un petit bois pour casser la croûte. Au loin, les deux panaches blancs de la centrale n'arrivent pas à créer des nuages.
Je poursuis ma route quelques kilomètres, puis je décide de faire une sieste dans un petit bois dont l'ombre est la bienvenue. Lorsque je repars, il fait encore chaud, mais je voudrais bien arriver jusqu'à Courtenay ce soir. Je passe plusieurs petits villages et je m'arrête presque à chacun d'eux pour prendre de l'eau fraîche au cimetière. A Soucy, il y a plusieurs cimetières et j'ai du mal à en dénicher un. Je retourne sur la route principale que je suivais pour observer le plan que j'ai vu en passant. C'est alors qu'une voiture s'arrête et un homme du village me demande si j'ai besoin d'aide. Je lui dis que je cherche le cimetière pour prendre de l'eau. Il me propose de venir chez lui en chercher, puis comme il faut grimper dans le village, il me dit d'attendre à l'ombre et il revient 5 mn plus tard avec une bouteille de deux litres pleine. Après quelques échanges, je le remercie et je reprends ma route.
J'arrive à Sens en peu de temps car la route est surtout en descente entre Soucy et Sens. La traversée de la ville ne pose pas de problème. Le centre ville est très joli avec une grande cathédrale et de jolis jardins fleuris. Compte tenu de la chaleur et comme je ne suis pas certain de trouver un camping à Courtenay, je ne m'attarde pas. La route entre Sens et Courtenay est certainement une des pires que j'ai empruntées depuis le début. Il y a un gros trafic de poids lourds et, en plus, c'est quasiment tout en montée sauf à la fin. Je prends mon mal en patience et je fais plusieurs pauses lorsque je trouve un peu d'ombre.
Finalement, j'arrive à Courtenay juste avant 18 h. Pas de trace de camping. J'interroge un passant qui me dit qu'il y en a un à 4 km. Il m'indique la route qui n'est pas très compliquée. C'est un peu à l'Ouest par rapport à mon itinéraire, mais le détour n'est pas très important. C'est ainsi que je m'installe au camping de Saint-Hilaire-les-Andrésis. Il est tout petit et il y a peu de monde. Depuis que je suis arrivé à Courtenay, un gros nuage noir a commencé à boucher l'horizon côté Ouest. Finalement, il a juste fait baisser la température en occultant le soleil, mais l'orage que je craignais ne s'est pas manifesté.
J'ai parcouru 113,6 km avec 881 m de dénivelé aujourd'hui, soit 6740 km avec 40627 m de dénivelé depuis le départ.
Etape 76 : Mardi 29 juin
Saint-Hilaire-les-Andrésis (45) - Mehun-sur-Yèvre (18)
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Ce matin, le temps est très couvert. Le soleil trouve quand même un trou entre les nuages, mais j'ai déjà plié la tente. Trop tard pour le séchage. Je pars très tôt pour profiter de la fraîcheur. Je suis en tee-shirt dès le départ. Il fait lourd. Une petite route déserte me ramène sur mon itinéraire qui suit, lui aussi, des petites routes peu fréquentées. Il y a peu de pente et ça roule bien, même si les villages sont dans des creux qu'il faut remonter après les avoir passés. Je traverse Chuelles, Châteaurenard, puis Châtillon-Colligny. Tous ces noms résonnent à ma mémoire car j'ai vécu cinq ans dans le coin.
Avant Gien, je rejoins une route plus fréquentée, mais elle est très large et le trafic n'est pas très dense. Une quinzaine de kilomètres plus loin, j'arrive à Gien que je connais bien. Je m'arrête en plein centre ville, juste avant le pont sur la Loire et je vais à l'office du tourisme. Un ordinateur est à la disposition des visiteurs, ce qui me permet de mettre le site à jour et de répondre à quelques messages. Ensuite, je passe un coup de fil à la maison pour annoncer mon arrivée prochaine.
Je reprends ma route en passant le pont sur la Loire. Ensuite, il faut quitter la vallée et ça monte un peu, mais les pentes ne sont pas très importantes. Je m'arrête casser la croûte un peu plus loin à l'ombre des platanes, puis je continue. La route jusqu'à Aubigny-sur-Nère n'est pas très agréable. Il y a beaucoup de circulation et il fait un peu chaud, même si le soleil est encore caché par les nuages. A partir d'Aubigny, je prends la route de Vierzon. Il y a déjà moins de monde et surtout, je suis la plupart du temps sous l'ombre épaisse des arbres qui apportent une fraîcheur réconfortante, car le ciel se dégage peu à peu et le soleil tape fort. Je m'arrête dans plusieurs villages afin de faire le plein d'eau fraîche.
A Neuvy-sur-Barangeon, je prends à gauche une petite route peu fréquentée et toute plate. En plus, le revêtement est bon et je file vite. J'y croise quelques cyclistes qui font une sortie de fin d'après-midi. A Vouzeron, je prends la petite route qui mène à Mehun-sur Yèvre où je compte m'arrêter ce soir. Je passe devant un joli château entouré de forêt. La route est sinueuse. Elle monte et descend au gré des collines. Par contre, je n'y croise quasiment personne.
Dans un petit village, il y a une pancarte un peu oxydée qui signale "Le gué Lasnier". La légende raconte qu'il y a très longtemps un devin avait prédit la venue d'un énergumène sur un vélo bizarre à trois roues. Personne n'y a cru, mais ils ont quand même donné le nom du phénomène à un gué. Depuis la pancarte a vieilli. Lorsque je suis passé, je n'ai vu personne. Peut-être que tous ceux qui ont attendu ont trépassé. Le village s'appelle La Minauderie. Etait-ce prédestiné ?
Finalement, j'arrive à Mehun-sur-Yèvre un peu avant 19 h. Je trouve une piste cyclable sur la route principale qui relie Vierzon à Bourges et à quelques centaines de mètres se trouve le camping municipal où je m'installe pour la nuit.
J'ai parcouru 130,4 km avec 983 m de dénivelé aujourd'hui, soit 6871 km avec 41610 m de dénivelé depuis le départ.
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