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Cap Nord - 4->7/2010

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Etape 52 : Samedi 29 mai

Glommersträsk (S) - Älvsbyn (S)


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image d'un voyageJ'ai été réveillé vers 1h30 du matin par une voiture qui passait sur la route. J'ai jeté un coup d’œil dehors. Le soleil embrasait l'horizon à l'Est. Dans la tente, j'avais moins de 6°C. Quand je me suis réveillé, le ciel était uniformément gris. Le soleil, déjà haut, faisait un halo blanc dans la grisaille. Le vent s'était calmé, mais une légère brise de nord subsistait encore. La tente était très sèche et j'ai vite levé le camp.

La route monte doucement. Il y a aussi quelques descentes peu pentues. Globalement, je suis sur un plateau, en haut des montagnes. La route suit les ondulations du relief, mais il n'y a pas de dénivellation. Un renne solitaire est en train de brouter sur le bas côté lorsqu'une voiture passe devant lui. Il ne bronche pas. Par contre, quand j'approche, il me regarde attentivement puis prend la fuite dans les sous-bois. Un peu plus loin, près d'une maison, il y a un enclos avec trois autruches qui se cachent à mon approche. Je ne peux même pas faire une photo car elles ont disparu derrière une palissade. Je ne pensais pas qu'on pouvait acclimater ces animaux sous cette latitude. Cela doit être un peu compliqué à gérer en hiver.

 


image d'un voyageLes kilomètres défilent les uns après les autres. Comme il fait froid, rouler est la meilleure solution pour ne pas se geler. Les pauses, environ toutes les heures, sont réduites à 5 mn. Vu le peu de pente de la route, le rythme est assez soutenu.

À 11h30, j'arrive à Arvidjaur. Le bureau du tourisme est fermé. Je me contente de compléter mes courses au supermarché, puis je reprends ma route qui serpente entre lacs et forêts. Tout le plateau est imbibé d'eau. C'est un véritable réservoir pour les vallées et pour la côte.

L'après-midi, je vois un couple de cygnes sur un lac près de la route. Quand je m'approche, ils s'envolent et se posent un peu plus loin sur l'eau, puis ils s'envolent de nouveau et volent très haut jusque de l'autre côté de la route, avant de revenir à leur point de départ après mon passage. Je verrai un autre couple un peu plus loin sur un autre lac.

Dans le milieu d'après-midi, je croise un jeune cycliste qui monte en sens inverse. Il traverse la route et vient à ma rencontre. Il y avait longtemps que je n'avais pas croisé de cycliste hormis les anciens qui utilisent le vélo comme moyen habituel de déplacement. Lui vient de Pitea, sur la côte de la mer Baltique. Nous discutons 5 mn puis nous repartons chacun dans notre sens. Quelques minutes plus tard, alors que je me suis arrêté sur un parking au bord de la route et que je croque une pomme, une voiture arrive en sens inverse, ralentit, traverse la route et se gare devant mon tricycle. Le chauffeur arrête le moteur. Ce sont deux Suédois septuagénaires qui ne parlent pas un mot d'anglais. On arrive à se comprendre par gestes. Elle descend de la voiture pour examiner la peinture à l'arrière de ma remorque. Ils repartent avant que j'ai fini ma pause.

Au cours de la journée, les nuages m'ont gratifié de quelques gouttes à plusieurs reprises. Le soleil, quant à lui, a fait de rares apparitions l'après-midi. Vers 17 h, j'ai déjà parcouru une centaine de kilomètres. J'arrive au bout du plateau et la route se met à descendre. Je maintiens une vitesse élevée pendant très longtemps. J'avais fait le plein d'eau dans un lac en pensant que j'allais bivouaquer dans la forêt ce soir, mais finalement, vu le relief, il devient envisageable d'aller jusqu'à Älvsbyn où je peux trouver un camping. En fait, il y en a deux. J'arrive au premier vers 19 h. Tout est fermé, il n'y a personne. L'autre est de l'autre côté de la ville. Le temps que je le rejoigne, j'ai droit à quelques gouttes de pluie. Finalement, j'arrive au camping au bout d'une demi-heure. Il est tout petit et domine le fleuve qui se jette dans la Baltique à Pitea. Il n'y a personne à l'accueil. Heureusement, un couple de Suédois qui campe dans une caravane vient à mon secours, car il faut une clé pour entrer dans les locaux. Ils se font l'intermédiaire du patron par téléphone, me donnent une clé et je peux m'installer régulièrement.

J'ai parcouru 133,3 km avec 887 m de dénivelé aujourd'hui, ce qui fait 4170 km avec 25243 m de dénivelé depuis le départ. Une partie du parcours m'a fait descendre de la montagne. Il faudra bien pourtant remonter sur le plateau finlandais dans quelques jours.

 

Etape 53 : Dimanche 30 mai

Älvsbyn (S) - Niemisel (S)


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image d'un voyageLe ciel est bien couvert lorsque je me lève, mais il n'y a pas de vent. Avant de partir, je récupère le linge que j'ai lavé hier soir et qui a séché pendant la nuit dans la cuisine chauffée du camping. Le temps mérite qu'on se couvre. Même s'il n'y a pas de vent, l'air est froid. C'est dimanche, il n'y a personne sur la route qui n'était déjà pas fréquentée hier. Après quelques kilomètres de descente, je prends sur la gauche la route qui mène à Boden et qui recommence à monter. La pente est faible et je peux garder une bonne allure. Le paysage est plus varié. Il y a des zones cultivées et des prairies avec des chevaux. Cela ne dure pas longtemps. Dès qu'on monte, la forêt reprend le dessus. Il y a de jolis lacs et, comme on est assez bas en altitude, dès qu'il y a un lac, il y a des maisons.

 


image d'un voyageJe m'arrête déjeuner juste après Vändträsk sur une entrée de chemin forestier. Depuis 10 h, la brise s'est levée. Elle vient du Nord-Ouest et je ne l'ai pas en face. À partir de midi, les nuages laissent un peu de place au soleil. J'en profite pour faire une petite sieste d'un quart d'heure sur mon fauteuil à roulettes que j'ai mis à l'abri du vent.

Je reprends la route et en peu de temps, je suis à Boden. C'est une ville de taille moyenne que je dois traverser entièrement. Finalement, ça se passe bien et je suis de l'autre côté en moins de trois quarts d'heure. Je crois que j'ai abandonné la piste cyclable au bon moment sinon, j'aurais certainement du rechercher mon chemin. Après la ville, je retrouve la route telle que je l'avais avant. Très peu de circulation, pas de poids lourds.

Un peu avant Niemisel, un renne mâle avec de très belles cornes est en train de paître dans le fossé alors que j'arrive. Tout d'abord, il ne semble pas effrayé, puis il traverse et s'enfonce dans les bois de l'autre côté. Je me suis arrêté pour ne pas l'effrayer, mais je n'ai pas le temps de préparer l'appareil photo qu'il est déjà parti. Dommage.

Après Niemisel, la route se met à monter. D'abord doucement, puis de façon plus marquée. J'adapte le rythme et je prends mon mal en patience. Je fais une pause à mi-hauteur. Le soleil a bien réchauffé l'atmosphère et il fait bien meilleur. Les moustiques s'en sont aperçus, car ils sont de sortie. Il faudra s'armer de citronnelle ce soir. Arrivé en haut, je cherche un coin pour la nuit. Je plante la tente sur un lit de myrtilles en fleurs dans un bois de sapins. Il n'y a pas de moustiques car le coin est sec. Tant mieux.

J'ai parcouru 90,4 km avec 556 m de dénivelé aujourd'hui, ce qui fait 4260 km avec 25799 m de dénivelé depuis le départ.

 

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