Cap Nord - 4->7/2010
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Etape 56 : Mercredi 2 juin
Kolari (FIN) - Palojoensuu (FIN)
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Je me suis réveillé vers 2h30 du matin. Le soleil faisait un beau disque rouge à l'horizon, visible à travers la lisière des arbres. Ce matin, c'est un ciel tout bleu. Pas un nuage. La journée s'annonce belle et il ne fait pas froid. Et, grande nouveauté, le vent à tourné au Sud, ce qui veut dire que je l'aurai dans le dos. Voilà une bonne nouvelle. Je me suis levé tôt et j'ai plié en un clin d'oeil.
La route défile vite. Il n'y a pas de circulation bien que se soit un grand axe. Le relief est très modéré, globalement ça monte puisque je remonte le cours du fleuve Muonio, mais les pentes sont très faibles, ce qui permet de garder un bon rythme. Juste à l'entrée de Tapojärvi, un lièvre arctique vient se poster au bord de la route juste au moment où j'arrive. Je suis à grande vitesse car la route descend. Il m'observe un moment. Le temps que je m'arrête et que j'attrape l'appareil photo, en trois bonds, il est retourné dans les fourrés. Dommage. Un peu plus loin, il y a un groupe de rennes qui paissent tranquillement dans une prairie. J'ai le temps de m'arrêter et de faire une photo. Ils ne font aucun cas de moi. Après une courte observation, ils retournent à leur garde manger.
Vers midi, je m'arrête à l'aire de repos avant Muonio. Le fleuve est tout près. Il roule ses eaux tranquillement. J'arrive à Muonio peu après. Je m'arrête faire le plein de courses au supermarché car je vais être plusieurs jours sans possibilité de ravitaillement. Je peux même y écouler mes couronnes suédoises restantes car ils prennent les deux monnaies (ici, je suis revenu au pays de l'euro). Ensuite, je me rends à la bibliothèque pour mettre à jour le site et répondre aux messages. Simon est en ligne et on peut faire un peut de chat avant que j'abandonne le poste.
Au moment où je sors de la bibliothèque, je suis interpellé par une jeune dame qui me dit être la correspondante du journal local et qui demande une interview. Je lui accorde bien volontiers et j'ai droit à une séance photo sur le tricycle. Demain je serai dans le journal. Elle m'a dit qu'elle m'en enverra un exemplaire.
Il est 15 h quand je quitte la ville. Je reprends la route qui monte vers le Nord. Il y a encore moins de circulation dans l'après-midi. Le ciel, qui s'était un peu couvert en fin de matinée, est redevenu tout bleu. Le soleil chauffe bien et je roule en tee-shirt. Les kilomètres défilent. J'ai dépassé les 100 km depuis ce matin dès 17 h. Comme je ne suis pas fatigué, je continue, d'autant qu'il n'y a pas de camping en vue. Je me suis organisé pour bivouaquer ce soir et un ou deux des jours suivants. La prochaine grande ville, c'est Elvebakken, en Norvège.
5 km avant Palojoensuu, la ville où je dois changer de route pour obliquer vers la droite, je vois un panneau camping à 5 km. Je me dis qu'il doit y avoir un camping dans ce petit village. Hélas, c'est simplement pour annoncer qu'il y a un camping à 29 km en prenant la route à droite au village. Tant pis, j'avais prévu de dormir dans la forêt ce soir. C'est très facile, il y a des coins pour camper partout. Après la sortie de la ville, je plante la tente sous les sapins. Le ciel s'est subitement couvert de gros nuages, mais la pluie ne menace pas. On verra bien demain.
J'ai parcouru 119,5 km avec 461 m de dénivelé aujourd'hui, ce qui fait 4596 km avec 27752 m de dénivelé depuis le départ.
Etape 57 : Jeudi 3 juin
Palojoensuu (FIN) - Masi (N)
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Ce matin, il fait gris. Il a plu un peu dans la nuit, puis ça s'est calmé. Avec le vent du sud, la tente est sèche et je plie vite. Après quelques kilomètres, je trouve une aire d'observation des oiseaux très bien aménagée. Si je l'avais su avant, j'aurais poussé jusque là hier soir. Il y a un grand abri en bois où j'aurai pu monter la tente, du bois pour le feu, une réserve d'eau et un seau, un observatoire pour les oiseaux, les explications en finlandais, et des toilettes. Que demander de plus ?
Je poursuis ma route et sur une aire de repos, je vois un kayak arborant le logo d'un constructeur français bien connu, attaché sur une remorque attelée à un fourgon aménagé. Je m'arrête et tape à la porte du fourgon qui est immatriculé dans le Pas de Calais. Je réveille Laurent Jeandel qui est en route pour le Cap Nord. Il va réaliser un parcours en kayak de mer du Cap Nord à Bødø, en Norvège. Tout de suite, le courant passe entre nous. On a plein de connaissances en commun. On prend le temps de discuter autour d'un thé, de faire des photos, puis je reprends ma route. Il me doublera deux fois dans la matinée.
Un peu plus loin, je croise un cycliste chargé qui arrive d'Alta, en Norvège. Il est Autrichien et revient du Cap Nord. Nous échangeons quelques mots puis nous repartons chacun dans notre sens.
Après quelques kilomètres, je suis doublé par un camping car immatriculé en France. Je fais des signes, mais il ne s'arrête pas. Quelques kilomètres plus loin, il est garé au bord de la route avec un autre camping car et je suis sous le feu des appareils photos. Je m'arrête. C'est l'équipe d'accompagnement de Serge Girard qui est en train de faire le tour de l'Union Européenne en courant. C'est un projet d'un an et de 25000 km sans un seul jour de repos ! Serge arrive quelques minutes après et nous pouvons discuter un peu. Je reprends ma route sous la pluie qui commence à tomber.
Je passe la frontière en fin de matinée sous une petite pluie fine. Je suis en Norvège. Le paysage est devenu plus désolé, avec des arbres rabougris qui n'ont pas encore de feuilles et des troncs noirs. C'est assez triste. Pour tout arranger, la pluie se met à tomber plus fort. Heureusement, j'ai le vent dans le dos. La pause méridienne est expédiée rapidement car le vent et la pluie me refroidissent et je suis mieux quand je roule.
L'après-midi se poursuit sous la pluie. J'avale des kilomètres car il y a peu de pente et j'ai le vent dans le dos. Les pauses sont réduites au minimum. A un moment, une voiture me suit quelque temps, puis elle se met à ma hauteur. Je regarde et je vois pointer un appareil photo puis une jeune dame qui me fait des signes d'encouragement. Ce sont des Italiens qui poursuivent ensuite leur route. Finalement, vers 18h30, le vent tourne au nord et la pluie se renforce. Je décide d'arrêter pour aujourd'hui. Je trouve un emplacement à l'écart de la route mais bien venté. Je monte la tente sous la pluie et me mets bien vite à l'abri. Une fois changé, je cuisine sous la tente et me mets au chaud dans le sac de couchage qui est le bienvenu. La pluie va bercer mon sommeil.
J'ai parcouru 148,3 km avec 788 m de dénivelé aujourd'hui, ce qui fait 4744 km avec 28540 m de dénivelé depuis le départ.
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