Cap Nord - 4->7/2010
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Etape 65 : Vendredi 18 juin
Bredebro (DK) - Warwerort (D)
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Ce matin, je suis debout très tôt. Il fait encore bien gris et le vent a forci. Par contre, il a tourné au Nord-Ouest, ce qui veut dire que je vais l'avoir dans le dos. C'est une bonne nouvelle. Je lève le camp de bonne heure et j'ai vite parcouru la vingtaine de kilomètres qui me sépare de Tønder, la dernière ville avant la frontière. Par contre, j'ai commis l'erreur de ranger la carte du Danemark avant de partir, et je rentre dans la ville alors que j'aurais pu l'éviter par l'Est. Tant pis. Je perds un peu de temps à retrouver le bon chemin, mais la piste cyclable me ramène sur la route 11 qui conduit en Allemagne. Peu de temps après, je passe la frontière.
En Allemagne, il y a quasiment des pistes cyclables partout. La route 5 qui descend vers le Sud n'y fait pas exception. De plus, les directions des pistes cyclables en ville sont souvent très bien indiquées, ce qui permet de ne pas perdre de temps à chercher sa route. Le vent me pousse et les kilomètres défilent.
Juste à la sortie de Bredstedt, je vois un tricycle couché bien chargé qui va dans l'autre sens sur la piste cyclable située de l'autre côté de la route. Nous nous arrêtons tous les deux. Horst est Allemand et se rend à Stokholm. Son tricycle est le summum du confort. C'est un Scorpion FS entièrement suspendu et super équipé. Non seulement il a une boîte de vitesse Rolhoff dans le moyeu arrière, mais il est aussi bien fourni en électronique : deux haut-parleurs avec radio et musique, GPS, compteur, tout ça alimenté par un panneau solaire rigide fixé derrière l'appui-tête. Le prix du tricycle est à la hauteur de son équipement : 10 000 euros. Par contre, je ne sais pas si cet équipement aurait résisté aux conditions auxquelles j'ai eu à faire face en Suède sur les routes non goudronnées et sous la pluie.
Horst, de son côté, est épaté par les astuces mises en oeuvre sur mon tricycle : les sacoches latérales et leur support, l'airzound pour réveiller les automobilistes endormis... Après avoir échangé nos adresses et fait des photos, nous repartons chacun vers notre aventure.
Un peu plus loin, je m'arrête casser la croûte. Le vent, que je ne sentais pas trop en roulant, me refroidit vite, même si le soleil fait quelques apparitions qui réchauffent un peu. Juste avant Husum, je croise un autre voyageur à vélo. Il tire une remorque monoroue derrière son vélo de course. Il a commencé son voyage en train et continue en pédalant vers le Nord. Avec lui aussi, on fait une photo et nous échangeons nos adresses.
Peu de temps après, j'arrive à Husum. Je vais à la bibliothèque. Elle n'ouvre qu'à 14h30 et il est 13h45. Je suis décidé à attendre. Dans le même bâtiment se trouve le musée de la mer du Nord qui est en accès libre. En attendant l'ouverture de la bibliothèque, je fais une petite visite. Je ne comprends pas tout car les explications en allemand ne sont pas traduites, mais il y a beaucoup de maquettes expliquant la construction des digues pour protéger les polders, ou montrant les habitations et les moulins à vent. Tout est très bien fait et c'est très agréable à regarder. Finalement, la bibliothèque ouvre. Malheureusement, c'est comme dans beaucoup de grandes villes, l'accès n'est pas gratuit et les ordinateurs sont verrouillés. Pas moyen d'utiliser la clé USB. Je ne peux que consulter la messagerie et le forum du site. La mise à jour attendra encore un peu.
Un peu plus loin, je quitte la route 5 pour rejoindre Fredrichstadt où je trouverai une route plus courte pour Heide. J'espère y trouver un camping. Dès que j'arrive en vue de la ville, j'interroge un homme qui travaille à son jardin. Il me refroidit tout de suite : il n'y a pas de camping à Heide. Il va chercher son guide des campings et me dit que le seul endroit où j'ai des chances d'en trouver, c'est près de la côte à Büsum. C'est à 20 km de là et j'en suis déjà à plus de 120 depuis le départ. De plus, il est déjà 18 h. Pour tout arranger, la route est plein Ouest, ce qui implique 20 km avec le vent en face. Tant pis, je prends mon mal en patience et je suis ses conseils.
Il est un peu plus de 19 h lorsque j'arrive au camping de Warwerort. Pour tout arranger, il s'est mis à pleuvoir. J'évite le plus gros car je suis arrivé juste à temps. Le temps de passer au bureau, je peux monter la tente sans me mouiller, mais le vent est toujours là. Ce crochet m'a bien allongé la route d'une dizaine de kilomètres, mais comparés aux milliers passés et à ceux restant à faire, cela ne représente pas grand chose.
J'ai parcouru 126,3 km avec 263 m de dénivelé aujourd'hui, soit 5662 km avec 34796 m de dénivelé depuis le départ.
Etape 66 : Samedi 19 juin
Warwerort (D) - Mittelstenahe (D)
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Le vent a secoué la tente toute la nuit et régulièrement, il est tombé des averses. Le ciel est tout gris et ne présage rien de bon pour aujourd'hui. Je pars dès 8 h. J'ai à peine fait 500 m que j'entends un bruit bizarre à l'arrière. Le pneu gauche de la remorque est à plat. Petite séance de réparation pendant laquelle un riverain vient s'enquérir si j'ai besoin d'aide. Le pneu est complètement usé et il y avait une branche de rosier sur la route.
7 km plus loin, c'est le pneu avant droit du tricycle qui est à plat. Décidément, ce n'est pas un bon jour. Je m'offre une deuxième séance de réparation dans le vent et avec une petite averse au mauvais moment. Puis je reprends ma route avec le vent dans le dos. Cela rend bien plus supportable les petites averses périodiques qui heureusement sont très brèves. A Meldorf, je rejoins la route que j'avais initialement prévue avant mon détour d'hier pour rejoindre le camping. La route est plus fréquentée, mais avec la piste cyclable, il n'y a pas de problème.
Je m'arrête à Marne pour faire les courses. Il y a une bibliothèque, mais elle est fermée le samedi. Je pense que ma prochaine connexion à internet attendra lundi. A Brünsbuttel, il y a un bac pour traverser le canal qui va jusqu'à Kiel, sur la côte Est. C'est un service gratuit et la traversée ne dure que quelques minutes. De l'autre côté, c'est une zone très industrielle. Il y a même une centrale nucléaire.
Un peu plus loin, j'ai droit à une nouvelle crevaison de la roue gauche de la remorque. Un épine dans le pneu n'a pas eu de mal à tout traverser vu l'épaisseur de gomme qui reste. Je vais devoir bientôt trouver un marchand de vélos pour acheter deux pneus pour la remorque. Je n'ai des rechanges que pour le tricycle. Je pensais que ceux de la remorque tiendraient plus longtemps, mais c'est tout l'inverse. Heureusement, je suis dans le pays du vélo.
Je prends la route parallèle à l'Elbe qui mène à Gluckstadt. Je retrouve, juste avant le ferry pour traverser l'Elbe, le chemin que j'avais pris à l'aller et que je vais suivre près d'une journée. Je double toute la file d'attente du ferry en passant par la piste cyclable et j'embarque en dernier sur le ferry en partance. Une fois de l'autre côté, je retrouve la piste cyclable. Maintenant, ma route est un peu plus vers l'ouest et j'ai davantage le vent en face. Heureusement, il y a souvent des arbres qui font protection.
L'après-midi, le temps se dégrade un peu. Les averses sont plus fortes, même si le soleil fait parfois des apparitions. Je m'abrite régulièrement sous des arbres ou des abris-bus pour laisser passer le plus gros. Le vent se charge de déplacer la pluie un peu plus loin.
Finalement, je m'arrête vers 18 h à la sortie du petit village de Mittelstenahe où je trouve un petit coin de forêt bien abrité, près d'une maison abandonnée, pour une nuit en camping sauvage.
J'ai parcouru 99,9 km avec 156 m de dénivelé aujourd'hui, soit 5762 km avec 34952 m de dénivelé depuis le départ.
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