Cap Nord - 4->7/2010
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Etape 10 : Mardi 13 avril
Châteauneuf-sur-Sarthe (49) - Louverné (53)
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Ce matin, il a l'air de faire meilleur. La température est plus douce - près de 11°C dans la tente - le ciel est tout bleu et le vent à l'air calmé. J'espère arriver à Laval aujourd'hui où peut-être je trouverai Yves, le Président de la Fédération de la Plaisance en Kayak de Mer, qui m'a succédé en 2005 quand j'ai du prioriser sur mes activités professionnelles.
Je quitte le camping avant 9h00. La route longe les prairies bordées de haies. Le beau soleil de ce matin se couvre peu à peu et le ciel devient d'un blanc laiteux, presque brumeux. Le vent n'est pas très fort, mais il fait encore frais et ça va s'accentuer dans la journée.
Un peu plus loin, un âne court le long de la haie pour me suivre. Je m'arrête à l'entrée du champ. Il est tout excité et je crains qu'il ne passe par dessus la barrière. Heureusement il n'en fait rien et je trouve même un moment où il est calme pour faire une photo.
Quelques kilomètres après, la route est barrée à 5 km et une déviation renvoie sur Miré. Cela ne me rallonge pas vraiment par rapport au parcours initialement prévu, mais la route est peut-être un peu plus fréquentée. Heureusement, Miré n'est pas loin et je vais retrouver rapidement une route sans circulation.
Hier soir, j'ai cherché en vain une cabine téléphonique à Châteauneuf-sur-Sarthe. A Miré, je demande à un homme qui tient une petite fille par la main s'il y a une cabine. En fait, elle était cachée sous l'abri-bus. J'appelle chez Yves et je n'ai que le répondeur. J'appelle aussi à la maison pour donner et prendre des nouvelles. Tout va bien. Il fait froid aussi dans le Sud-Ouest.
Pour la suite, le temps se refroidit et le vent forcit un peu. Je l'ai toujours en face. Je passe Mirné, puis Grez-en-Bouère. Il fait un temps humide et glacial. Je m'arrête pour casser la croûte et repasse un coup de fil à Yves. Toujours personne. Je crains qu'il ne soit pas là.
A Meslay-du-Maine, je rattrape une route très fréquentée avec des poids lourds, 22 km avant Laval. C'est souvent comme ça à l'approche des grandes villes. La plupart des conducteurs ralentissent à mon approche, y compris les poids lourds. La route est large et lisse. Je file à bonne allure lorsque ça descend, mais cela n'arrête pas de monter et descendre.
Finalement, j'arrive à Laval en début d'après-midi. Je traverse la ville en suivant les instructions du GPS qui me conduit directement chez Yves. Il n'y a personne. Je ne suis pas surpris étant donné l'absence de réponse à mes coups de fil répétés. Je laisse un petit mot dans la boîte aux lettres et je reprends ma route vers le Nord.
A Changé, je m'arrête au bar pour me réchauffer un peu et recharger mon matériel électrique. Avec ce temps très couvert, le Pocket PC est déchargé, le micro aussi à force d'écrire les compte rendus sous la tente le soir. Seul le GPS, qui consomme peu, a pu être rechargé dans la journée par le panneau solaire. A cette saison, les campings ne sont pas ouverts et je ne peux pas profiter des commodités correspondantes.
Au moment où je quitte le bar, une averse tombe. Il en est tombé une autre pendant que j'étais à l'intérieur. Heureusement, ça ne dure pas et il ne pleuvra plus de la soirée. La route que je comptais prendre et qui longe la Mayenne est fermée pour cause de travaux. Ils refont la protection de la falaise. Je suis la déviation qui m'amène à l'entrée de l'autoroute. Heureusement, le GPS me sauve, bien qu'il y ait de nouvelles routes dans la zone industrielle.
Finalement, à Louverné, je trouve un endroit sympa au bord de l'étang de la Vannerie avec des bancs, des tables et de l'herbe rase sur un terrain plat. L'idéal pour du camping sauvage. L'ouverture de la pêche au brochet est pour le week-end prochain, donc je devrais être tranquille. C'est sans compter la centaine de pies qui nichent dans les arbres un peu plus haut et qui jacassent toute la soirée. Heureusement, elles se tairont à la nuit tombée. De l'autre côté de l'étang, un héron m'observe longuement avant de reprendre sa pêche, visiblement rassuré sur mes intentions. Je le vois tendre lentement le cou puis brusquement plonger le bec dans l'eau pour ramener sa proie.
Total du jour : 78 km avec 596 m de dénivelé, soit 644 km avec 4801 m de dénivelé au total.
Etape 11 : Mercredi 14 avril
Louverné (53) - Hardanges (53)
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Il fait toujours aussi froid. Je suis dans un creux et je ne sens pas le vent du Nord qui est toujours là. Il n'a pas plu de la nuit. Les pies se sont tues à la tombée de la nuit, relayées par quelques grenouilles qui n'ont pas tardé à se taire elles aussi. La nuit a été calme.
Je m'apprête à démonter la tente quand je vois une voiture approcher lentement. Un homme en descend, me salue, examine l'eau longuement, puis repart comme il est venu. 5 mn plus tard, il revient accompagné d'un autre homme en voiturette. Ce dernier vient me voir et me demande qui m'a autorisé à pêcher cette nuit. Je lève vite le quiproquo en lui expliquant que je ne pêche pas et que je suis en route pour le Cap Nord. Il est impressionné par mon projet et me souhaite bon voyage avant de repartir.
Je quitte les bords de l'étang pour reprendre ma route vers le Nord. Le paysage défile lentement. Ce sont essentiellement des prairies dédiées à l'élevage et quelques champs de blé ou de colza. Régulièrement, des porcheries embaument le voisinage. C'est récurrent depuis que j'ai quitté les Deux-Sèvres. Les collines se succèdent. Ici il n'y a pas beaucoup de terrain plat. Je longe l'autoroute un moment, puis ma route s'écarte et rejoint des endroits plus calmes et bucoliques.
Je m'arrête à Martigné-sur-Mayenne pour acheter du pain. La boulangère me dit qu'elle ne sait pas s'il y a un point pour accéder à internet dans le village et me suggère de demander à la mairie. Là, la secrétaire me dit que l'accès est à la bibliothèque et que celle-ci ne sera ouverte que demain. Finalement, elle me prête son poste de travail pour que je fasse un minimum.
J'envoie un message à Sébastien qui devrait m'accueillir demain. Je relève mes messages et consulte le forum du site AS3R. Les nouvelles sont bonnes. Pour ne pas abuser, je ne peux pas mettre à jour le site. Je ferai ça plus tard. En remerciant la secrétaire, je lui remet une carte de visite et je lui parle de mon voyage. Elle sort dans le vent froid pour examiner mon véhicule. Finalement, elle appelle sa collègue et elles font une photo de moi sur le parvis de la mairie. Je fais une photo de nous trois. Elles rentrent vite car le vent froid vous glace en peu de temps et elles ne se sont pas couvertes pour sortir.
Je reprends ma route à travers la campagne de la Mayenne. Ce serait bien plus agréable s'il ne faisait pas ce froid humide. J'ai l'impression d'être dans un nuage. Le ciel est couvert mais le soleil n'est pas loin. Seulement, il n'est pas suffisamment apparent pour réchauffer l'atmosphère. Je suis obligé de mettre les gants pour ne pas avoir les mains gelées.
Je fais la pause méridienne sur un petit pont. Dans le pré attenant, deux ânes chahutent. Je verrai passer deux voitures pendant que je resterai là. C'est vraiment une route tranquille. Quand je repars, le soleil montre le bout de son nez. Au bout d'une demi-heure, je pose l'anorak qui ne m'a pas quitté depuis le début de la matinée. Cela ne durera pas longtemps. Une heure après, je remets l'anorak et les gants pour lutter contre le froid humide.
Après de longues côtes et une descente trop rapide où j'atteins 48 km/h, j'arrive à La Chapelle-au-Riboul. Je m'arrête au bar restaurant sur la place du village pour prendre un thé et rédiger mon compte rendu pendant que le micro et le Pocket PC rechargent. Avec ce temps brumeux, seul le GPS arrive à tenir la charge avec le panneau solaire. Je suis le seul client. C'est très calme et je peux me concentrer sur mon compte rendu. Il y a un accès wifi mais je ne peux pas l'utiliser. Le patron me propose d'utiliser son micro, ce qui me permet de traiter quelques messages.
Mon objectif est d'arriver chez Sébastien dans la journée de demain. J'ai le temps car il ne reste pas beaucoup de kilomètres. Quand je quitte le bar, le soleil est devenu plus présent et il fait moins froid. Je fais encore quelques kilomètres dont pas mal de côtes avant de trouver un endroit en lisière de forêt pour planter la tente, un peu après Hardanges. L'endroit est tranquille et reposant.
Aujourd'hui, j'ai parcouru 47,3 km avec 433 m de dénivelé, ce qui fait un total de 692 km avec 5234 m de dénivelé.
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