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Cap Nord - 4->7/2010

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Etape 58 : Vendredi 4 juin

Masi (N) - Kronstad (N)


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Il a plu une bonne partie de la nuit et le vent du nord a bien secoué la tente. Heureusement, ça ne m'a pas empêché de dormir. Il ne pleut plus quand je me lève et la tente a séché. Par contre, il fait très froid et le ciel est bien couvert. Je reprends ma route face au vent qui va tout faire pour me retenir. Toute la journée, je vais batailler ferme pour avancer. Le matin, je grimpe quelques côtes, mais elles ne sont pas très fortes. Je suis encore sur le plateau. Le paysage est triste à mourir. Les arbres sont rabougris avec des troncs noirs et sans feuilles.

En fin de matinée, le ciel se dégage un peu et le soleil fait une timide apparition derrière un halo blanc. Je croise un cycliste randonneur qui tire une petite remorque à deux roues alors que je suis en train de grimper une côte assez raide. Je lui fais signe, mais il ne daigne même pas s'arrêter alors qu'il a le vent dans le dos et qu'il est en descente. C'est bien dommage, j'aurai bien aimé discuter un peu.

Dès qu'on s'arrête, le vent vous glace entièrement. J'ai les pieds gelés toute la journée car mes chaussures sont mouillées de la pluie d'hier. Il n'est quasiment pas possible de trouver un coin abrité. Je réduis les pauses au minimum, mais il faut bien s'arrêter de temps en temps. Après, il me faut un bon quart d'heure pour me réchauffer.

 


image d'un voyageFinalement, en début d'après-midi, j'atteins le bout du plateau. Maintenant, c'est la montagne. Je l'aborde par le haut, mais il y a tout de même de bons dénivelés en descente et en montée. Au bout de quelque temps, j'arrive en haut d'une vallée qui est remplie par une retenue d'eau. La route monte et descend en suivant le bord de l'eau. De chaque côté, la montagne se resserre. Le vent du nord s'engouffre dans ce couloir et m'empêche d'avancer. C'est de plus en plus dur. Heureusement, au bout de quelques kilomètres, la vallée devient sinueuse et il y a des moments de répit. Par contre, il y fait très froid et il y a de plus en plus de neige sur les versants.

Et puis j'arrive à la zone où la rivière plate se transforme en torrent. La route devient très pentue et j'amorce la descente vers la mer du Nord. Un panneau annonce une pente de 8%. J'arrive à descendre assez vite contre le vent qui perd peu à peu de sa fougue. A mi-pente, il y a un ouvrier qui a mis une voiture en travers. Par signes, il me signale qu'il faut attendre. Ils ont fait sauter un rocher au-dessus et ils sont en train de déblayer. J'en profite pour faire quelques photos, puis il libère la file d'attente qui n'est pas très longue.

 


image d'un voyageLa suite de la vallée est très jolie. C'est très encaissé et la rivière descend entre les blocs. La route a tout juste sa place entre la falaise et la rivière. Je pense à ceux que j'ai croisés et qui ont monté ça en vélo. Il y a des moments ça doit être très dur car la pente est bien raide. Finalement, la vallée s'ouvre. C'est le moment choisi par un nuage noir pour déverser quelques gouttes. Heureusement, il est rappelé à l'ordre par le vent du nord qui l'envoie pleurer ailleurs. J'essuierai ainsi plusieurs averses avant d'arriver à Alta.

Une fois sorti de la vallée, je découvre un paysage plus agréable. C'est plus habité, les grands arbres ont des feuilles et les prairies sont vertes, c'est beaucoup plus riant. En plus, il fait un peu moins froid. On se sent tout de suite beaucoup mieux. A Alta, je rejoins le bord de mer. Le vent est toujours là et le soleil alterne avec les averses, heureusement courtes. Je me rends au bureau du tourisme où je suis très bien accueilli. Ils ont un ordinateur à disposition. Je commence la mise à jour du site et les réponses aux messages, mais je dois m'interrompre car le bureau ferme à 18 h. Je passe retirer des couronnes norvégiennes au distributeur de monnaie et je me rends à Kronstad, 6 km plus loin, où je m'installe au camping. Demain matin, je retournerai à Alta finir mon travail.

J'ai parcouru 94,2 km avec 613 m de dénivelé aujourd'hui, ce qui fait 4838 km avec 29153 m de dénivelé depuis le départ.

 

Etape 59 : Samedi 5 juin

Kronstad (N) - Skaidi (N)


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image d'un voyageCe matin, il tombe quelques gouttes par intermittence. Je prépare tout, et je resserre l'attelage de la remorque. Ensuite, je laisse la remorque au camping pour retourner à Alta, à 6 km de là, afin de terminer les actions sur internet. Manque de chance, le serveur du site AS3R n'est pas accessible et je ne peux pas finir la mise à jour. J'envoie quelques messages, puis je retourne au camping.

Finalement, il est plus de 10h30 lorsque je reprends la route. Je suis vite sorti de la ville puis je longe la baie d'Alta. Au bout de quelques kilomètres, un panneau annonce la couleur : montée à 7% sur 5 km. C'est une valeur moyenne. Il y a des tronçons à plus de 10% et d'autres à moins de 5%. La météo aussi s'en mèle : il grêle. Cela ne dure pas, mais il fait bien froid. L'avantage de la montée, c'est que les parois abritent du vent. En moins d'une heure je suis en haut et je le retrouve, toujours du Nord, en face.

 


image d'un voyageHeureusement, la vallée n'est pas finie et comme elle est un peu sinueuse, les parois forment un écran. Après la première montée, j'arrive à un lac d'où coule la rivière. Puis ça monte encore. Il y a un col à passer. En haut, j'arrive sur le plateau. Il y a des plaques de neige partout et pour tout arranger, il se met à neiger. Une neige sèche qui ne colle pas. L'avantage c'est que je ne suis pas mouillé. En haut, je retrouve le vent du Nord. Au début, il n'est pas trop gênant car la route est plutôt orientée au Nord-Est, mais dans l'après midi, je l'ai carrément en face. Les rafales me freinent énormément. En plus, le plateau n'est pas plat. Il y a encore quelques côtes.

Tout le monde me fait des signes d'encouragement. C'est très motivant, mais ça n'enlève pas le vent. Finalement, j'arrive au bout du plateau. Les montagnes enneigées réapparaissent et je descend dans une vallée en suivant une rivière. Il reste malgré tout quelques montées. En approchant du bas, il y a davantage d'habitations. La plupart sont occupées car on est samedi et les Norvégiens en week-end sont montés à la montagne. Bien fatigué, j'arrive à Skaidi. Ce sont juste quelques bâtiments autour d'un carrefour balayé par une neige fine qui tombe à l'horizontale. Il fait toujours aussi froid. Je m'installe sur un coin du camping privé avec l'autorisation du propriétaire. Dans les sanitaires, seules les toilettes sont ouvertes. La cuisine et les douches ne sont pas en service. Dommage.

Alors que je suis en train de ranger la tente, j'entends des gens qui parlent français. Je vois un camping car immatriculé en Haute-Savoie qui s'est arrêté près du camping. Les deux jeunes propriétaires m'invitent à prendre le thé et nous discutons un moment. C'est très agréable. Ils vont au Cap Nord, eux-aussi et ils ont prévu de redescendre par la Norvège car ils sont venus comme moi, par la Suède. Le thermomètre extérieur indique 4°C. Il neige par intermittence et une ou deux fois, on a vu le ciel bleu, mais ça ne dure pas. En les remerciant, je retourne cuisiner dans la tente pour la réchauffer un peu.

J'ai parcouru 79 km avec 993 m de dénivelé aujourd'hui, ce qui fait 4917 km avec 30146 m de dénivelé depuis le départ.

 

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