Cap Nord - 4->7/2010
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Mardi 8 juin
Honningsvåg (N) - Tromsø (N) en ferry
Ce matin, je suis debout à 4h30. Je ne tiens pas à louper le ferry et il y a quelques kilomètres jusqu'à l'embarquement situé au centre de la ville d'Honningsvåg. Le temps est encore très froid mais le vent a baissé. J'ai juste fini de plier la tente quand la neige se met à tomber. Je me réfugie dans la cuisine pour déjeuner. Bien qu'il soit tôt, j'ai très faim.
Je prends la route juste avant 5h30. Il n'y a personne. Je croiserai juste la voiture d'un lève-tôt avant d'arriver à la ville. J'arrive au ferry un peu avant 6 h. Il est déjà là et les passagers sont en train de descendre. J'attends l'ouverture de la passerelle quelques minutes en compagnie d'un motard puis je monte à bord en vélo. Au bureau du tourisme on m'a dit qu'il est possible de payer son passage à bord. Les personnes chargées de ranger les véhicules me questionnent pour savoir d'où je viens, combien de kilomètres j'ai parcouru et depuis quand je suis parti. Ils ne savent pas où ils vont mettre le tricycle alors ils me disent de le laisser et qu'ils le rangeront plus tard. Avant que je ne monte vers la réception, l'un d'eux s'assoit sur mon siège et fait un essai entre les voitures, dans le ferry. Un peu inquiet, je les laisse avec mon jouet.
A la réception, on me dit qu'il n'y a pas de cabine pour tout le parcours qui dure 4 jours et demi. J'aurai une cabine jusqu'à jeudi matin, puis une autre à compter de vendredi matin jusqu'à l'arrivée à Bergen prévue samedi à 14h30. Aujourd'hui, je n'aurai la cabine qu'à partir d'Hammerfest à 11h15. L'Hurtigruten est très bien, mais c'est cher. Je paye environ 1100 euros pour le passage, la cabine pour 3 nuits et le transport du vélo jusqu'à Bergen. D'un autre côté, ça me fait descendre presque la totalité de la Norvège en moins de 5 jours, en évitant les détours des multiples fjords qui pénètrent loin à l'intérieur.
En attendant l'accès à la cabine, je m'endors dans un fauteuil. La nuit a été courte. Le motard qui a embarqué en même temps que moi vient me voir un peu plus tard. Il a assisté à nos échanges avec les gens chargés de l'agencement des véhicules dans l'entrepont. Il me raconte que pour lui aussi venir au Cap Nord en moto c'était un projet pour la retraite qu'il vient de prendre. Il est passé par la Finlande et vient d'Allemagne. Il me souhaite un bon retour en vélo.
Le ferry est plein de retraités, mais il y a aussi une classe d'écoliers que leur professeur d'anglais a chargé d'interviewer les passagers. Je suis interrogé par un jeune garçon et deux jeunes filles qui se débrouillent déjà très bien en anglais. J'en profite pour leur parler de mon voyage et je leur laisse ma carte de visite en cadeau.
A midi, je vais au restaurant du bord. C'est cher, mais tout est à volonté. On peut s'empiffrer tant qu'on veut. Je ne m'en prive pas car, bien que je m'alimentais toutes les deux heures, j'ai perdu 10 kilos depuis mon départ. Je m'assoit à une table occupée par des retraitées Suisses. C'est agréable de pouvoir parler français. Elles sont en voyage organisé et reviennent de Finlande et du Cap Nord qu'elles ont visité en bus. Elles vont jusqu'à Bergen et on pourra encore discuter les prochains jours. Elles me disent que la nuit avant que j'embarque, le ferry a été très secoué par les vagues entre Kirkenes et Honningsvåg. Beaucoup de passagers avaient le mal de mer.
L'après-midi, je vais faire une sieste. Lorsque je me réveille, le reflet du soleil sur la mer éclaire le plafond de la cabine. C'est féerique. Un peu après, le ferry s'arrête à Skjervoy. Le ciel est tout bleu. Sur le fond de montagnes enneigées, le village est éclairé par le soleil. C'est la Norvège des cartes postales. C'est pour ça que je suis venu ici, bien plus que pour le mythique Cap Nord. Je sors sur le pont faire des photos. Il ne fait même pas froid car il n'y a pas de vent. Pourtant, on est encore au Nord. Quelle différence avec les derniers jours que je viens de passer !
Le temps s'écoule lentement. Je ressens la fatigue de ces deux mois passés à pédaler. J'ai toutefois un petit regret que la Norvège passe aussi vite. En ferry, ce n'est pas pareil. On ne peut pas s'arrêter pour admirer le paysage. On est passif et on le regarde défiler. Il n'empêche que c'est très beau. Je reviendrai dans le coin pour en profiter davantage.
Il y a un accès internet sur le ferry. Il est en général très lent et l'accès aux ports USB est bloqué, mais ça permet malgré tout de traiter les messages. La mise à jour du site devra attendre. Il y a des activités organisées aux escales et des musiciens à bord. Tout est fait pour le confort des passagers. Cette nuit, lors de l'étape à Tromsø, il y a un concert dans la cathédrale avec transport organisé depuis le ferry. Le contraste avec la vie que j'ai vécue pendant les deux derniers mois est énorme. J'en profite, mais je pense que je serai aussi heureux de reprendre mon voyage à vélo.
Juste avant minuit, le ferry arrive à Tromsø. Il y a un immense pont sous lequel le bateau a juste la largeur et la hauteur pour passer. Il ne ralentit pas beaucoup, c'est assez impressionnant. Le soleil se cache derrière les montagnes et un banc de nuages. Les photographes du bord se déchaînent...
J'ai parcouru 8,3 km avec 99 m de dénivelé aujourd'hui pour rejoindre le ferry depuis le camping, ce qui fait 5125 km avec 32607 m de dénivelé depuis le départ.
Mercredi 9 juin au vendredi 11 juin
Tromsø (N) - Bergen (N) en ferry
Le ferry descend progressivement les côtes norvégiennes vers le Sud. Le passage dans les îles Vesterålen et dans les îles Lofoten est féerique. Même le soleil est de la partie. On peut admirer les paysages et le ferry fait des détours pour que les passagers en profitent. C'est ainsi que mercredi 9 juin il entre dans un chenal très étroit dans les îles Vesterålen pour avancer jusqu'au fond d'un cul de sac où il fait demi-tour sur place, permettant à chacun d'admirer les falaises de chaque côté.
Le jeudi 10 juin, le ferry passe la limite du cercle polaire arctique. Pour l'occasion, une cérémonie est organisée sur le pont arrière. Chaque passager reçoit une cuillère d'huile de foie de morue et un petit verre d'alcool. Finalement, l'huile de foie de morue ne me semble pas à la hauteur de sa mauvaise réputation. Elle a simplement un fort goût de poisson.
En fin d'après midi, le ferry passe devant le rocher de Torghatten, une île percée d'un trou de 160 mètres de profondeur, 35 mètres de haut et 15 mètres de large.
La grande majorité du parcours se fait entre les îles et la mer y est très calme. Dans la nuit du 10 au 11 juin, nous effectuons une traversée au large pour rejoindre Trondheim, troisième ville de Norvège qui compte plus de 160 000 habitants. La mer est très calme et il n'y a pas de vent. Au petit matin, le temps se couvre et une petite pluie nous accueille pour l'arrivée en ville. Par contre, la température est très douce.
La petite ville de Kristiansund, qui nous accueille l'après-midi, est plus pittoresque que la grande ville. Il y a de jolies maisons sur les collines qui dominent la mer. Bien que les nuages couvrent le haut des montagnes et qu'il tombe une petite pluie, le paysage a beaucoup de charme.
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